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Vous qui connaissez la route qui mène à Kerenneur actuellement, vous ne savez peut-être pas qu’il y a cinquante ans elle n’existait pas. C’était une très jolie allée un peu étroite, bucolique et romantique, bordée de très vieux hêtres et de très vieux chênes, un peu rabougris, mais qui formaient comme une petite voûte protectrice et bienveillante, où chantaient les oiseaux…

C’est Charles Pavot, ayant acheté la métairie de Kerenneur dite Kerenneur Nevez, qui fit abattre les arbres et remplacer l’allée fleurie et poétique par la route en béton….

Une vieille photo de Saint-Roch m’inspire le même regret, la même colère : il y avait un bel arbre devant la chapelle et j’ose penser que lorsque qu’il faisait chaud l’été, en attendant le pardon, les fidèles se groupaient sous l’arbre et papotaient en des propos que seuls les oiseaux sans doute pouvaient répéter…

Quand nous avons consulté l’ancien cadastre de Plourin à la mairie, nous avons eu la surprise de voir cette photo du bourg, avant que le vieil hospice ne fût transformé en la mairie actuelle. Et surtout surtout surprise ! Dans le cimetière il y avait des arbres, de grands et beaux arbres et touffus apparemment !
Qui a fait couper les arbres, et pourquoi ?

Les touristes pensent souvent qu’en ce Pen ar Bed, ce bout du bout de la France et de la Bretagne battu par les vents, il n’y a que de la lande. Et pas, ou si peu d’arbres !
Ils se trompent. Ces arbres-là résistaient aux tempêtes et protégeaient quand même un peu des vents violents dévastateurs.

A l’heure où d’aucuns relèguent l’écologie au second plan, quand tant d’autres en Europe, en Afrique, ou ailleurs plantent plantent des arbres par milliers, à l’ombre desquels les graines arrivent à germer pour un jour nourrir les affamés, messieurs les politiques et décideurs de tout poil, plantez des arbres, c’est une nécessité impérieuse.

Bâtir en pierre ou en béton, c’est nécessaire peut-être, améliorer les routes, les voitures, pour diminuer la pollution…
Mais nos anciens qui ne connaissaient pas encore la pollution plantaient des arbres. Jusqu’au jour où on leur a dit que les arbres gênaient, que les talus faisaient obstacle, et que les oiseaux, les rongeurs et les insectes iraient bien se débrouiller ailleurs.

Moi j’aimerais bien que des arbres repoussent dans les campagnes léonardes, et que la chapelle Saint-Roch retrouve son gardien.

Muriel Rouzic janvier 2019