Actualités, marche pour le climat, chemins du patrimoine à Plourin et cahiers de doléances
Aujourd’hui partout en France et dans le monde on va marcher pour le climat…
Et bien quand on est engagé dans l’écologie, quand veut utiliser le moins possible sa voiture, marcher pour sa santé, marcher pour la planète, marcher pour faire découvrir le patrimoine si riche de Plourin, on ne peut guère…
Si, au bourg ; et encore, quand les voitures ne se garent pas sur les trottoirs, malgré les appels réitérés de la municipalité ; quand les fous ne roulent pas à toute allure dans les virages qui mènent au pigeonnier de la Tour, ou à la départementale qui permet de rejoindre la chapelle Saint-Roch.
Parlons-en de la chapelle Saint-Roch ! Nous avons voulu, avec des membres de l’association, voir su nous pourrions organiser un chemin du patrimoine qui rejoindrait la chapelle à pied ; avec une poussette et un petit dedans. Quelques centaines de mètres sur la départementale, c’est de la folie ! Donc on ne peut organiser une telle marche à pied ni le pèlerinage de Saint-Roch d’ailleurs !
Mais ce n’est rien –car peu se risquent sur ces quelques centaines de mètres- en comparaison de l’OBLIGATION d’aller à pied prendre le car à Keryard !
Quand vous avez décidé que vous iriez à Saint-Renan faire vos courses bio, ou que vous iriez à Brest pour toutes sortes de démarches ; voire prendre le train…et que vous avez décidé en bon citoyen respectueux de la planète de prendre le car, vous allez devoir marcher une vingtaine de minutes, au risque de votre vie ! J’ai dû plusieurs fois sauter dans le fossé pour ne pas être happée par les fous qui se rendent au bourg ou qui en viennent.
Certains soirs d’hiver, quand on ne voit rien, des jeunes rentrent de Brest ou d’ailleurs, descendent à Keryard et doivent parcourir cette route sans bas-côtés piétonniers. On a le droit de rire, de rêver… jusqu’au jour où il y aura un accident grave.
Interrogées, les autorités m’ont répondu que faire passer le car au centre bourg coûterait trop cher en temps donc en argent…pour deux ou trois minutes de plus ! On hallucine.
Monsieur le maire a bien répété que ce n’était pas de son ressort mais de celui-ci de la CCPI (la communauté de communes du pays d’Iroise) ; qu’à cela ne tienne : lors d’une cérémonie des vœux, j’ai présenté mes doléances aux autorités compétentes : oui bien sûr on comprend on verra….
A quand le cheminement doux qui permettra aux jeunes, à ceux qui n’ont pas de voiture, à ceux qui veulent éviter de l’emprunter, d’aller prendre le car à Keryard ?
Mais il n’y a pas que cela : il y a bientôt 40 ans, quand Monsieur Merrien, alors secrétaire de mairie, organisait des promenades patrimoniales, et parcourait cet immense territoire de ce qui fut autrefois la Trêve de Plourin, il emmenait les gens aux quatre coins de la commune. J’ai interrogé des membres de l’association qui firent avec lui ce chemin du patrimoine : on partait pour la journée avec une vingtaine de voitures, à la queue leu leu, à 20 à l’heure… !
Je mets au défi les organisateurs actuels des chemins du patrimoine, et Tenzoriou Ploerin en a organisé plusieurs, de parcourir les routes de la commune et des communes proches avec 20 voitures à 20 à l’heure !
A notre époque où le temps gagné semble plus important que la vie, et qu’on réclame de revenir à la vitesse de 90km heure, impossible ! Et en plus où se garer ? Nous avons essayé avec quelques voitures mais tant de petites routes n’ont plus de bas-côtés…
Vous voulez marcher, courir ? Les risques sont les mêmes ! Plus de chemins ni plats ni creux !
On ne peut pas revenir en arrière, jamais ; mais on peut progresser…
Ah oui j’oubliais : même pour aller voir la fontaine Saint-Budoc, dégagée de sa gangue de terre, et raconter aux enfants la légende du saint, c’est risqué ! Car le petit bout de chemin du bourg à la fontaine n’est pas du tout dégagé ni nettoyé et les enfants- voire les adultes- doivent être parqués serrés durant les quelques minutes que dure la narration de cette belle histoire d’un des moines fondateurs et évangélisateurs du Léon….
Pourtant, si l’on se risque quand même à faire un bout de route à pied dans les virages de Plourin, sous la bonne garde d’une institutrice et des guides de Tenzoriou, on peut découvrir bien des trésors cachés…et pas que des trésors de pierre : croix, stèles, manoirs, pigeonniers…des trésors naturels !
Car il reste, cachés des regards, et inaccessible aux fous de la voitures, quelques chemins merveilleux, remplis de fleurs, silencieux, où les enfants se sont dits ravis et quelques-uns se sont sentis dans un autre monde, celui des bonnes fées peut-être, qu’on ne peut rencontrer que si l’on marche lentement, les yeux et les oreilles attentifs…
Ces jours-là on marche pour la planète, on marche pour la vie, et l’on sème sans doute des graines pour les générations futures…
Muriel