La seconde vie du lavoir de Kerilies
Les âmes vaillantes de Plourin et des environs (14 personnes et 5 enfants) se sont prêté main forte en ce lundi 24 octobre pour venir à bout de la nature luxuriante qui recouvrait un joyau.
Après avoir enfilé bottes et gants, s’être armés de cisailles, sécateurs, tronçonneuse et autres outils, les bénévoles de l’Association Tenzoriou Ploerin (les Trésors de Plourin) sont venus à bout des ronces, lierre, orties, prunelier et fougères qui au fil des ans avaient élu domicile dans le lavoir communal et aux abords, et l’avaient entièrement recouvert.
Heureusement le temps était clément en cet après-midi et pendant les trois heures de labeur acharné le soleil était au rendez-vous, même si les pieds étaient dans la boue.
De nombreux allers-retours à la déchetterie de Keryard furent nécessaires. Puis l’un des membres de l’association eut la bonne idée de faire venir à la rescousse un tracteur familial pour évacuer la boue entremêlée de branchages. Ce qui a permis de découvrir le fond empierré du lavoir.
Des petites filles en vacances ont apporté leur concours pour dégager le lavoir.
Un témoignage reçu d’une dame qui a habité dans le coin fait état de l’existence et de la fréquentation du lavoir (et de sa source), où elle venait jouer régulièrement quand elle était enfant.
On peut espérer que la tradition perdure… Comme celle du goûter qui a été servi à la fin du chantier.
Pour l’instant la source n’a pas été retrouvée. Avis à tous les sourciers du coin ! Car sans elle il ne sera pas possible de remettre le lavoir en eau.
À suivre…
Quand nous cherchions la source qui alimente le lavoir, Anne nous a parlé d’une certaine Fine qui se lavait les pieds dans cette source. Et une voisine de l’époque aurait alors placé deux pierres piliers pour l’en empêcher ! Nous recherchons ces pierres, témoins de la source dans le talus où elle doit se trouver.
Et voici que Marie a raconté à Nicole que Kerilies aurait, peut-être, sa sorcière !
Fine, c’est son nom, ne buvait pas que de l’eau. Mais quand elle en buvait c’était à la fontaine de Kerilies, en plongeant sa figure dans l’eau et faisant beaucoup de bruit. Et Fine se lavait au lavoir. ! !
Parfois Fine allait à pied à Landunvez assister à la messe célébrée par le curé qui chiquait pendant toute la célébration…
Bon si vous avez d’autres nouvelles de Fine, faites-le savoir !
Je livre ici le témoignage de Béatrice L’Hostis grâce à qui je pense a été dégagée la source de Kerilies dans le talus.
- « Je suis une des filles à Jean L’Hostis qui habitait au bourg de Plourin mais avant à Ty-Arvor, puis encore avant à la ferme de Louroun Vraz (actuellement Lalouron). Je vivais dans cette ferme avec mes parents et nous allions régulièrement à Kerilies, pour jouer autour du lavoir. Nous allions aussi chercher de l’eau à la fontaine pour consommation. Ma mère faisait faire régulièrement des analyses de cette eau. Quand l’eau est devenue impropre à la consommation, nous avons arrêté d’en prendre. La fontaine se trouvait dans la partie basse de talus de gauche, dans le chemin qui remonte vers les serres, à approximativement entre 10 et 30m du lavoir. Avant que les passages de car scolaire n’existent, nous passions aussi quotidiennement à Kerilies en utilisant la venelle qui rejoint Traon Huel, pour aller et revenir de l’école à Landunvez. Cette venelle est bien délimitée par la ligne de végétation que l’on voit encore sur Google Map.
Je travaille lundi, sinon je vous aurais bien rejoints pour le défrichage. C’est un souvenir de mon enfance… Cordialement ».
Ce témoignage est à la fois émouvant et instructif. Nous avons donc bien situé la source à la suite de ce témoignage. Malheureusement l’eau coule au milieu du chemin, gênant d’ailleurs cyclistes et randonneurs qui passent par là : c’est en effet un chemin de randonnée. On patauge dans la boue et le chemin pourrait bien s’effondrer un jour. Chemin qui appartient en partie à Plourin, en partie à Landunvez. J’ai alerté les deux communes, comme l’a fait d’ailleurs plusieurs fois un riverain.
Mais sans succès. Il semblerait qu’il ne soit pas simple de redonner à la source son écoulement d’origine, et éviter ainsi que cette eau claire ne se transforme en boue sur le chemin.
C’est bien dommage !
Il serait si agréable pour tous d’admirer une jolie fontaine, une fois sa margelle dégagée. Et de se promener « au sec » dans ce joli petit coin de Plourin !