Non pas le, mais les, menhirs de Kergadiou}} Vers 3000 ans avant JC. Le site a été classé monument historique par arrêté du 25 septembre 1883.
Le menhir dressé est le plus haut de Bretagne après celui de Kerloas.
Il mesure 10m40 de haut (celui de Kerloas 11m) sur 6m de circonférence.
À proximité, 40m environ, un second menhir est en position couchée.
Il mesure 9m20 de long, 3m22 à la base et 2m30 au sommet
Une légende explique cette position peu commune.
Légende recueillie par M.Taburet en 1925 et rapportée par Louis Le Guennec dans « Le Finistère monumental » : « Une dame (une fée ?) de Grande Bretagne émigrée en Armorique avait rapporté dans son tablier de soie la superbe pierre qui s’érige maintenant sur les hauteurs de Kergadiou. Cette pierre elle l’avait volée à une vieille sorcière qui bien entendu fut furieuse de ce larcin. On l’entendait dans toute l’Armorique : -Ah ! ton vol ne te profitera pas ! Cette pierre, je la briserai, je la pulvériserai !
De rage elle arracha un autre immense bloc qui se trouvait à sa portée, et d’un seul effort elle le lança à travers l’espace dans la direction de Kergadiou. Manquant son objectif de quelques dizaines de mètres, son projectile se serait fiché en terre tel qu’on peut encore le voir aujourd’hui ».
Ces deux mégalithes ont été taillés dans le même granite porphyroïde à inclusions de feldspath rose issu des affleurements de l’Aber Ildut. On retrouve le même choix de roche qu’à Kerloas en Plouarzel, Kerhouezel en Porspoder, Saint Gonvarc’h en Landunvez, la même finition, des dimensions voisines, et l’on peut donc penser qu’ils sont contemporains.
Ce granite facile à boucharder était apte à traverser le temps car il ne présente aucune fissure, aucun défaut. Son poids est impressionnant : ces blocs ont été évalués pesant entre 40 et 60 tonnes.
Le menhir couché forme un angle de 18° avec le sol.
Sa face inférieure est restée brute et certains archéologues s’appuient sur cette constatation pour penser qu’il a été abandonné en cours de bouchardage et jamais érigé…
Autres hypothèses :
- les chrétiens voulant évangéliser le pays et effacer les signes des anciennes croyances auraient réussi à faire tomber le menhir.
- les chercheurs de trésor en creusant l’auraient rendu instable au point de le faire tomber.
- certains y ont vu un instrument de torture : on précipitait de son sommet les victimes sur des piques et épées fichées en terre…
On a retrouvé sur site un dépôt du Bronze moyen et un bracelet de l’Age du Fer.
Des traces certaines d’un chantier mégalithique ( fosses, poteaux, outillage).
Pendant l’occupation, les Allemands avaient installé à son sommet une plate-forme qui leur servait d’observation pour surveiller la côte.
Raisons aux menhirs
POURQUOI les menhirs POUR QUOI ?
Leur signification reste une énigme pour les « spécialistes » :
- sites funéraires ?
- lieux de rites religieux ?
- lieux de nécropoles ?
- bornes indiquant des chemins, des voies, des directions ?
- l’alignement des menhirs des amers pour les bateaux ?
- jalonnant la route de l’étain ?
- des aiguilles d’acupuncture dressées à des endroits précis pour dynamiser la terre, amplifier ses forces ?
- c’est dans ce sens qu’on pourrait comprendre les pratiques des gens qui venaient s’y frotter le dos pour chasser leurs rhumatismes et celle des femmes qui venaient s’y frotter le ventre pour favoriser leur fécondité.
- ou encore plus récemment : les menhirs bonifieraient le vin ! expériences réalisées en 2005 près du menhir de Peyrefitte en Gironde, près de Saint-Emilion, et renouvelée à Carnac : pour bonifier le vin qui met habituellement plusieurs années il suffirait de quelques heures !
Pour avoir érigé des monuments si importants, si lourds, les menhirs avaient certainement une importance capitale pour les hommes du Néolithique.
Note : Plus de 3/4 des menhirs de la région sont situés dans une ellipse de 6km de grand axe entre Porspoder et Lanildut. À vous de fréquenter les menhirs, de réaliser vos expériences, ou de vous laisser bercer par un rêve de plus de 5 millénaires !
Les menhirs, une matrice culturelle dormante ?
Quand la géobiologie s’en mêle !
Surprise de voir dans certaines exploitations des « menhirs » fichés en terre non loin des maisons.
Certains agriculteurs, de tous âges, sur conseil d’un géobiologue, plantent des menhirs pour améliorer la qualité de leurs terres ou la santé de leurs animaux.
Pour neutraliser les effets du radon aussi…
Comme quoi ! plus de 5000 ans d’Histoire, une énigme toujours pas résolue, les menhirs auront longtemps encore de quoi nous étonner. Quelqu’un m’a demandé s’ils « s’abîmaient’. Sauf malveillance, aucun risque, ils restent beaux, intacts, et comme l’or, inaltérables.
Muriel