Les stèles de l’âge du fer en Léon

Les stèles de l’Âge du Fer en Léon, lec’h en Breton

Age du Fer -750-50
Les lec’hs sont plutôt de la fin du 1er Age du fer et du début du second Age du fer (La Tène à partir de -480)
Très nombreuses dans le Bas Léon avec prédominance de stèles hautes à section quadrangulaire ; hauteur moyenne 1m40. Pas plus qu’une hauteur d’homme (1m70-2m). Leur nombre est comparable à celui des menhirs.

Grande « mobilité » de ces stèles dont beaucoup ont été déplacées, christianisées, réutilisées : des menhirs retaillés sont devenus des lec’hs puis des bornes gallo-romaines puis des lech’s de sépulture…
Christianisation des lec’hs : croix gravées, supports de croix, piliers, entrées de champs, bénitier (cimetière de Lanildut)
On en a trouvé près de vieilles chapelles, dans les anciens cimetières, on en trouve sur le rebord des routes, comme supports de croix.
On distingue :

  •  lec’hs hauts, lec’hs bas ou arrondis (calotes « phalliques), pierres arrondies ou ovoïdes apportées de loin et parfois utilisées dans les sépultures, des sortes de galets donc tels qu’on en voit au bord de la mer (les pierres de Lanrivoaré, celle de Ploudalmezeau… mns Arzel mairie)
  • des lec’hs à entailles
  • des lec’hs à cupules : les cupules sont des petites cavités artificielles : marque de numérotation ? indication ? tabou ?pierre consacrée ? cavités à offrande ? représentations symboliques ? représentations stellaires ? faites avant ou après la taille ? avant ou après le dressage ?
  • des lech’s à inscriptions ( à Lanrivoaré près du lavoir, bord de route de Ploudalmézeau)
  • des groupements de lec’hs ou appairements : on trouve souvent deux croix dans le Léon ; de même pour les lec’hs : il y a souvent deux lec’hs voisins ; comme souvent deux menhirs aussi d’ailleurs (dans le cimetière de Larret : un lec’h debout et un fragment d’un autre lec’h)
  • des lech’s près des fontaines (exemple Saint Ourzal)

Hypothèses diverses et variées 

  • USAGE FUNERAIRE des lec’hs car souvent associés à des cimetières proto-historique
  • Pierres de sépulture ? Vème-XIème siècles ?
  • Tombes de Templiers ou d’Hospitaliers de Saint-Jean XIIème-XIIIème siècles ?
  • Assimilées aux lingam du Thibet ?
  • Rappels de menhirs ? indicateurs de nécropole ? , pierres phalliques ? , pierres de sépulture isolées ? affectées au culte des sources ? (lech’s de fontaines)
  • Ce serait à l’Âge du Fer que l’emploi d’outils en métal aurait permis la transformation d’anciens menhirs en lec’hs ?

Inventaire (partiel) des stèles de Plourin

À Rubrat est signalée une stèle tronc pyramidale à section carrée de l’Age du Fer

  • Devant la Chapelle Saint-Roch une stèle quadrangulaire (hauteur au moins 0,70m) se trouvait autrefois dans le talus. On a signalé ultérieurement près de cette chapelle deux stèles de l’Age du Fer couchées, de section rectangulaire (hauteur 1m70 et 1m45) qui inlcuent vraisemblablement le premier de ces monuments
  • Au Bourg Une stèle de l’Age du Fer à huit pans, octogonale, haute de 1m44, que les auteurs du XVIIème siècle placent à l’intérieur de la chapelle Saint-Budoc et ceux du XVIIIème dans l’église paroissiale, ou à l’entrée du cimetière, portait l’inscription du Haut Moyen Age suivante : NOMA[i] LI FILIUS/UVENOMAILI (Nomailus fils de Uenomailus). Cette stèle a disparu depuis le XVIIIème. Cette stèle est signalée dans le dictionnaire manuscrit de Dom le Pelletier en 1717 et dans Archéologie en Bretagne n°29 pages 31 à 34
  • Une autre stèle carrée H 0m86 transformée en bénitier
  • Côté est de la route de Plourin à Brélès : un lec’h quadrangulaire à pans abattus H1m80 et un autre qui servait de pierre d’entrée de champ autrefois dans le presbytère de Brélès
  • Selon Banabès dans un champ sur le chemin de Plourin à Brélès, à environ 10m avant la croix de Kerneac’h. L’une disparue, l’autre encastrée dans un talus au bord de la grand’route, surmontée de deux croix de pierre sans Christ.
  • Probablement les mêmes dites à Pen-ar-Prat. A côté coexistaient deux croix et une autre stèle de H 1m05 qui a disparu. A la suite du remembrement la commune a fait placer l’autre stèle devant la mairie, surmontée d’une croix.
  • Deux dans un champ adjacent à la ferme de Locquilloc à demi-enfoncées parmi les ruines d’une vieille chapelle (chapelle Saint-Sébastien) devant laquelle elles s’élevaient, selon la tradition, surmontées de statues de saints.
  • Une de forme hexagonale avec cupule au sommet, devant le pignon de l’ancienne chapelle de Lochrist
  • Une stèle à Lanrinou
  • Kergadiou : une stèle ronde mentionnée, non retrouvée ; une stèle quadrangulaire de H 1m20 non loin du menhir( ?) non retrouvée
  • Une stèle à Kerbaol
  • Une stèle à Kerinoc, placée à l’envers
  • Une stèle à Kerizaouen, stèle tronc pyramidale à section quadrangulaire à angles abattus concaves d’H 1 m 25
  • Au Bourg une stèle octogonale

Bibliographie :

  • GIOT Les Stèles de l’âge du fer dans le Léon, Institut culturel de Bretagne, Rennes, 1989
  • Jourdan de la Passardière Topologie des paroisses du Léon
  • Commandant Etienne Morel, Sur les lec’hs du Pays de Léon, MNS 1926
  • Carte archéologique du Finistère, inventaire DAIRE, GIOT, LE GOFFIC, MOREL, TALEC…

Entre la stèle à l’envers de Kerinoc et la « stèle contemporaine » de Lanrinou, nos concitoyens ont de l’humour…

Muriel