Livret de Muriel Rouzic réalisé pour Haude et Michel Egret
L’édification de Kerenneur
Le contexte historique
La Guerre de Cent Ans 1337-1453
La Guerre de Succession de Bretagne 1341-1381 et les deux traités de Guérande 1365 et 1381 :
En 1341, à la mort de Jean III, Jean de Montfort son demi-frère et Jeanne de Penthièvre sa nièce épouse de Charles de Blois rivalisent pour la succession du duché.
Montfort obtient l’aide du roi d’Angleterre Edouard III, déjà engagé dans la Guerre de Cent Ans.
En 1347 Charles de Blois est capturé par les Anglais et la guerre de Succession s’enlise jusqu’à ce qu’en 1365 Jean de Montfort soit reconnu par le roi de France Charles V et devienne Jean IV (premier traité de Guérande).
Mais l’accord est vite annulé car le duc se range à nouveau du côté des Anglais.
Le conflit franco-breton prend fin en 1381 quand Jean IV rend hommage au roi de France.
La Grande Peste de 1348.
Les razzias dans les campagnes par les soudards des deux camps, par les bandits de toutes sortes.
Les pillages successifs.
C’est dans ce contexte mais aussi grâce au début d’une paix et d’une prospérité relative que de nombreux manoirs sont édifiés dont celui de Kerenneur, vers 1400.
Manoirs fortifiés comme il se doit dans des temps aussi troublés où l’ennemi pouvait venir aussi bien de l’extérieur par la mer, que de l’intérieur, soldats français, bretons ou pillards.
Les manoirs bretons
Le mot manoir-maner apparaît au 12ème siècle (fortifications existant au 11ème)
manere en latin, maneir en celte, maner en breton
maner en breton : « maison de noblesse » puis par extension unité d’exploitation agricole ;
d’ailleurs le toponyme en KER : « lieu habité et cultivé »
Les manoirs sont mentionnés pour la première fois au début du 15ème
11000 à 14000manoirs au 15ème en Bretagne, densité la plus élevée d’Europe
Entre l’Aber Benoît et l’Aber Ildut 115 manoirs recensés, dont 24 à Plourin
sachant qu’en 1440 dans le Léon on a une moyenne de 16 manoirs par paroisse.
Le modèle médiéval prédomine : appareil militaire avec tour, mâchicoulis, meurtrières
avec une évolution renaissance
Les manoirs restent signe de noblesse et de tradition
La plupart des manoirs donc remontent au 15èsiècle
et connaissent leur essor après la Guerre de Succession de Bretagne quand Jean IV rend hommage au roi de France (1381).
Guerre de 100Ans, guerre de Succession, guerres de la Ligue (1588-1598), plus brigands et pillards en tous genres : on comprend la nécessité de tout l’appareil militaire des manoirs pour assurer une protection armée : mur d’enceinte parfois crénelé, tours, échauguettes, bretèches, emplacements de tir.
La reconstruction d’édifices antérieurs avec cette fonction défensive évidente va de pair avec un renouveau démographique, et de grands défrichements, les manoirs prenant alors une importante fonction agricole et économique ; le manoir devient l’élément central de l’espace rural, comme l’était la villa romaine.
Fonction défensive
Fonction agricole et économique
Fonction symbolique aussi :
les manoirs montrent la supériorité du seigneur par l’importance des bâtiments (dont les tours), des armoiries et des blasons, des chapelles, des pigeonniers ou colombiers, de l’ornementation architecturale. C’est une époque de symboles et d’images où aucun détail n’est gratuit, car ils représentent la possession et le statut social.
Le manoir, lieu de pouvoir concédé par une autorité féodale, est donc bien un ensemble foncier de valorisation directe ou indirecte, comprenant un domaine noble, une habitation avec ses dépendances, et des prérogatives sociales et économiques.
Les atouts du manoir
a) géographiques : sur une butte, près d’un cours d’eau
b) commercial et économique : près des Abers, près de la mer
c) techniques grâce aux moulins à eau, fin du 14ème siècle jusqu’au 19ème ; aux moulins à vent plus tardifs (17ème) ; pour moudre la farine pour le pain ; et aussi au 15èmepour le lin et la fabrication des toiles
d) juridiques et politiques : la noblesse bénéficiait :
d’exemptions d’impôts, le fouage, lourd impôt foncier (contre le droit du sang) et très tôt les nobles essaient de faire bénéficier de cette franchise le métayer principal installé au manoir ou dont l’exploitation le jouxte
du droit de posséder garenne, pigeonnier, moulin, chapelle
Tous ces atouts se retrouvent à Kerenneur.
Le manoir comprend :
le logis du seigneur et de sa famille : les seigneurs résidaient souvent dans les manoirs et connaissaient leurs terres dont ils surveillaient la mise en valeur
les dépendances : écurie, étables, grange, four à pain ; ces dépendances forment le retour d’aile du logis autour d’une cour fermée et pavée
les dépendances seigneuriales : moulin, colombier, chapelle ; en général le moulin d’abord, celui qui a le plus de « rapport » ; puis le colombier ou pigeonnier pour une meilleure nourriture du seigneur et pour le prestige ; la chapelle : seuls les plus importants ont une chapelle.
Sur 115 manoirs recensés entre l’Aber Benoît et l’Aber Ildut, 20 seulement ont les trois : moulin, pigeonnier, chapelle, dont Kerenneur qui avait 3 moulins !
Leur taille varie de 5 à 20 ha ; Kerenneur en avait 25.
Saut dans le temps : d’après les recensements de Plourin de 1836 et les suivants, on constate que de 25 à 30 personnes vivaient entre Kerenneur Coz (le manoir) et Kerenneur Nevez (la métairie).
Il y avait évidemment de nombreuses relations et alliances entre les deux : Yves Lainé de Kerenneur Coz et Guillaume Kermorgant de Kerenneur Nevez, beaux-frères, et riches paysans, achètent en 1799 Kerenneur aux derniers descendants nobles.
Le manoir de Kerenneur, architecture
Petit manoir fortifié longtemps habité par les Kergadiou dont le berceau subsiste non loin de Kerenneur.
Par arrêté du 29 juillet 1977 du Ministre de la Culture et de l’Environnement : « sont inscrites sur l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques les façades et les toitures ainsi que le portail d’entrée et l’escalier à vis du Manoir de Kerenneur »
Kerenneur fait partie de la commune de Plourin paroisse très étendue allant autrefois de Lanrivoaré à Landunvez et Porspoder. Plourin possède un patrimoine très riche (menhirs, tumulus, stèle de l’âge du fer, croix et calvaires, manoirs, colonnes de justice, chapelles, enclos paroissial, fontaines et lavoirs, puits..).
Bâti à mi-pente d’une croupe granitique enfermée entre deux ruisseaux dont l’un alimentait l’étang et les deux moulins à eau aujourd’hui disparus.
Il n’y pas de bois de feuillus aux alentours proches car le manoir est devenu « ferme » au milieu du 17ème siècle.
Ce petit manoir fortifié construit vers 1400 par Hamon de Kergadiou pour son fils cadet comprenait autrefois : le manoir, la métairie, un pigeonnier, une chapelle dans l’angle nord-est du jardin entouré de murailles, deux moulins à eau alimentés par deux étangs, et un moulin à vent.
Le manoir fortifié de Kerenneur Coz était certainement un poste de guet face à la mer que l’on surveillait du haut du portail à mâchicoulis. Il pouvait signaler l’arrivée des voiles supectes.
Par sa muraille et ses plans d’eau il pouvait s’opposer à l’arrivée des envahisseurs et les arrêter assez longtemps pour que les hommes d’armes de Trégarn, de Larret et de Kergadiou (villages voisins) aient le temps d’organiser leur défense.
Le portail est couronné de 8 corbeaux (pierres ou éléments en saillie sur un parement de maçonnerie, qui supportent l’une des extrémités d’un linteau), restes des machicoulis (créneaux verticaux) sur lesquels se trouvait sans doute un mur percé de meurtrières avec galerie couverte.
Ce passage, cette galerie était accessible par un escalier à vis situé à l’intérieur de la petite tour de la cour ; on pouvait aussi y accéder par les portes du manoir et les communs.
Le lourd portail était clos de 2 vantaux fermés par une grosse barre de bois que l’on faisait coulisser dans son logement. On distingue encore le logement.
La cour
A l’entrée de la cour, au coin à droite, à l’angle de la tour, on peut remarquer une tête d’homme sculptée, surmontant la même tête à l’envers comme dans un miroir.
Cette tête sculptée est-elle comme à Pratmeur et à Kerloroc (Ploudalmézeau) le portrait du Seigneur du lieu ?
Il s’agit d’une cour à pavage bouleversé. Autrefois cette cour était close par l’ensemble des bâtiments. Une porte permettait d’entrer dans le verger ou le potager. C’est tout au fond du verger que se trouvait la chapelle dont il ne reste que l’encadrement des fenêtres et les deux socles des statues.
Plan du manoir
Époque médiévale : le plan gothique ternaire : binaire au départ avec adjonction en demi-croix à l’arrière.
Époque Renaissance : la façade et ses fenêtres
Le logis principal sud
Les ouvertures du manoir se trouvent essentiellement au sud, très peu au nord (vent et pluie).
La façade du manoir, avec son bel appareil de pierres sèches, est plein sud.
Elle mesure 32m. La partie la plus ancienne se trouver vers la tour et date de 1400-1450. Une autre partie a été remaniée et date de 1540-1550, avec deux belles lucarnes. Ce remaniement correspond à l’époque du mariage de Marie de Kergadiou et de François de Kersauson.
Toutes les fenêtres du manoir étaient garnies de barreaux et de grilles, même celles donnant sur la cour.
La porte d’entrée principale, de la même époque que les deux lucarnes, est surmontée d’un blason représentant l’alliance de Tanguy de Kergadiou et Catherine de Kerlec’h vers 1510. Ce blason se trouvait à l’envers sur une ancienne dépendance (maison de la chèvre Zoé actuellement).
Le blason présente et confirme le seigneur dans ses privilèges ; il aussi une fonction décorative.
Les lucarnes de la salle haute se superposent exactement aux fenêtres très soignées de la salle basse.
Les lucarnes Renaissance comportent traverse et fronton blasonné à volutes et coquille.
On peut apercevoir aussi sur la façade des ouvertures minuscules pour l’aération.
Pignon est et façades
Nous contournons le pignon Est du manoir, qui donnait accès au verger et à la chapelle, pour découvrir la façade Nord, plus sévère, plus défensive car plus sensible aux attaques éventuelles de cette époque troublée qu’est la Guerre de Cent Ans, la Guerre de Succession de Bretagne, la Guerre de la Ligue, ainsi que les attaques diverses de bandits, de mercenaires ou de soldats, restés sur place après les guerres et vivant de rapine et de coups de force.
De ce côté il n’y avait pas de porte donnant accès à l’intérieur. Les fenêtres étaient rares, et toutes munies de barreaux et de grilles. Cette partie postérieure nord était autrefois semi-enterrée, avec une pente assez importante et des fossés d’eau, alimentés par les eaux de pluie et les sources. Toutes les latrines du manoir s’y déversaient.
Adossée au pignon Est s’élevait une petite tour carrée dont on voit encore les traces de raccordement sur la façade nord, ainsi que des restes d’escalier.
Un arc de soutènement est visible sur cette façade nord.
Les petites meurtrières encore visibles et intactes permettaient de tirer sur les assaillants de tous les côtés.
Nous voyons aussi la massive tour d’escalier, avec son escalier en encorbellement menant à la chambre haute. Des latrines en bretèche sont appuyées sur la tour d’escalier. On y accède directement par la chambre seigneuriale. Rappel : pas de Salle de bain dans les manoirs mais une baignoire portative jusqu’au 19ème.
La Grande salle
Comme très souvent dans les manoirs bretons, nous pénétrons directement dans la grande salle, dite « salle basse », lieu de rendez-vous pour tous (famille, voisins, métayers, fermiers…). La salle basse était aussi le lieu de vie commune, pièce à tout faire mais aussi pièce de rassemblement pour les « nouvelles ». Le sol est souvent en terre battue. Cette salle servit aussi à dresser la table pour le repas. Salle basse et salle haute, superposées, sont les pièces les plus importantes du logis.
Face à la porte d’entrée la grande porte de l’escalier en arc surbaissé avec son blason et son lambel (cadets) mi-parti de Kergadiou, mi-parti de Kerlozrec, maison de Kerromp en Plourin vers 1490-1500, donnant accès au large escalier en vis desservant les étages.
À gauche les cuisines.
Au fond à droite la grande cheminée portant les armes de François de Kersauson et de Marie de Kergadio, uhéritière de Kerenneur. Le blason est en pierre de kersanton ou kersantite, réalisé au moment de leur mariage vers 1540.
À gauche de la cheminée la porte qui donne accès au cellier.
Entre la salle et le sellier un grand escalier droit en granite monte à l’étage vers la chambre unique.
Le cellier
C’est une petite pièce sans cheminée, à demi enterrée, où l’on conservait le vin et les provisions. Les ouvertures sont très petites pour préserver la fraîcheur de la pièce.
La cuisine
La cuisine est la pièce la plus ancienne. On notera une grande cheminée avec son four à pain et sa niche à sel. Remarquons aussi les belles voûtes en pierre de ses fenêtrs, de ses ouvertures, de ses portes, et de son placard mural. Faisant partie de la fenêtre et étant d’attache avec elle, les « coussièges », bancs de pierre (bank maen en Breton) servant à lire ou à broder permettaient aussi de surveiller la cour et de voir les visiteurs ou familiers arrivant. Les fenêtres étaient munies de vantaux de bois richement sculptés. Le haut des fenêtres était muni de verre, de vessie de porc ou encore de papier huilé. Pas de vitraux jusqu’à la Renaissance, trop chers. La petite fenêtre de la cuisine ouvrait sur l’extérieur (avant la construction de l’arrière cuisine). Le sol était en terre battue.
L’arrière cuisine
Cette pièce un peu plus tardive ressemble à un cellier ou à une cave. Elle a beaucoup de caractère avec son saloir ou charnier où l’on mettait le porc « sous sel ».Les étagères entourant la cheminée permettaient de poser toutes les marmites, poêlons, cruches et autres bassines. La cheminée était munie d’un four à pain, d’une niche à sel, et d’un four à pâtisserie avec ouverture en ogive.
Sur la gauche de la cheminée se trouvait la pierre à laver et son écoulement pour les eaux grasses, qui se déversaient dans une souillarde.
L’escalier à vis
En passant la porte nous découvrons l’escalier avec ses belles marches de 1m85 de long. En levant les yeux on peut admirer le beau travail réalisé par les artisans des 15ème et 16ème siècles. Le plafond en éventail est supporté par une colonne rehaussée d’un chapiteau en corbeille qui soutient une voûte appareillée de larges pierres taillées en biseau pour permettre la réalisation d’un plafond circulaire et rayonnant.
L’escalier a une fonction utilitaire et décorative, participe, à la symbolique seigneuriale.
Dans la niche sous l’escalier se trouve le blason qui ornait une des fenêtres de la chapelle du manoir, aux armes mi-parti de Kergadiou mi-parti de Kerlec’h avec son lambel, datant de 1510/1520. En haut des marches nous arrivons face à quatre portes. On voit la balustrade et le plafond aux dalles rayonnantes supportant la chambre haute.
La chambre haute
Montons les marches du petit escalier à vis menant à la chambre haute. Cette pièce était réservée à l’étude, peut-être au chapelain. Elle est de forme hexagonale, avec une cheminée et des latrines.
La salle haute
La salle haute était réservée aux réunions importantes et aux hôtes de marque. La voûte, qui a été rehaussée, est dite en berceau, et a été construite vers 1540 pour le mariage de Marie de Kergadiou et François de Kersauson. La cheminée en granite date de la même époque.
Sur le même pallier deux chambres aujourd’hui privées étaient sans doute destinées à la famille du seigneur.
Les propriétaires de Kerenneur
Kerenneur relevait de la Seigneurie du Chastel, Haute Noblesse.
- Tanguy II du Chastel (vers 1300-vers 1352) épouse Typhaine de Ploesquellec
- En 1373 Tanguy du Chastel (né vers 1330) épouse Gabrielle de Mezle (née vers 1330). Il est le propriétaire de Trémazan. Jeanne du Chastel leur fille (1380-1436) épouse Hamon de Kergadiou vers 1390.
- Hamon de Kergadiou est le fils de André de Kergadiou (né vers 1340) qui a épousé Amice de Trégarn (née vers 1345) descendante d’Hervé Tregarn
- Hamon de Kergadiou (1380-1443) (Moyenne noblesse) marié vers 1390 à Jeanne du Chastel a pour aîné Hervé de Kergadiou (1410-1467) héritier de Kergadiou
- Hamon de Kergadiou fait construire Kerenneur vers 1400 pour son fils cadet Guillaume
- Guillaume de Kergadiou rend aveu à son seigneur suzerain pour la terre de Kerenneur le 8 août 1417. Il est confirmé dans sa noblesse à la réformation de 1426, il est encore en vie en 1452
- Guy ou Guyon de Kergadiou, son fils né vers 1392-1395 est marié à Catherine de Kerlozrec vers 1410-1415
- Il est confirmé dans sa noblesse à la réformation de 1426, il est encore en vie en 1452
- Guyon de Kergadiou son petit-fils, né vers 1470, épouse Anne de Kerlozrec de Kerromp en Plourin vers 1490-1500. Présent à la montre de 1503 en équipement d’archer. On trouve l’écu de cette alliance au-dessus de la porte surbaissée de la salle basse, donnant sur l’escalier à vis et un écu semblable dans la niche sous l’escalier, provenant sans doute de la chapelle détruite du manoir.
- Tanguy de Kergadiou son fils aîné, seigneur de Kerenneur né vers 1495 épouse vers 1510 Catherine de Kerlec’h née vers 1490 fille de la maison du Quenquis en Ploumoguer
- Représenté par son fils François à la montre de 1534. On trouve l’écu de cette alliance au-dessus de la porte d’entrée du logis, entrée de la salle basse. Pas de descendance pour François ni pour son frère Guillaume.
- Après leur mort la terre de Kerenneur échoit à leur sœur cadette Marie de Kergadiou. Marie de Kergadiou, fille de Tanguy, épouse vers 1540-1550 François de Kersauson
- seigneur de Penhoat, fils de Guillaume de Kersauson et Claude de Cornouaille
- Ecusson au-dessus de la cheminée de la salle basse, en pierre de Kersanton ou kersantite
- Ecussons au-dessus des lucarnes de la façade. Leur fils cadet Guillaume IV de Kersauson écuyer et sieur du Penhoat épouse Marie de Quenquis puis Marie de Kerangar héritière de Penandreff et s’installe à Penandreff. Leur fils Vincent Gabriel de Kersauson a épousé en 1593 Marie du Drennec de la maison de Kerourien en Ploumoguer. Tous leurs enfants moururent en bas âge.
- Leur fille Marie de Kersauson épouse en premières noces Jean de Kerlean puis en secondes noces en 1587 Jean de Kerliver. Pas de descendance. Ce sont les seules alliances attestés dans la généalogie de Kersauson branche de Penandreff-Penhoat.
- Mais la généalogie du Drennec fait état d’un mariage le 4 juin 1598 entre Gabriel du Drennec seigneur de Kerourien, et Marie de Kersauson fille de Marie de Kergadiou.
- Il s’agirait donc d’une troisième alliance dont la seule descendance connue est Guillemette du Drennec seule héritière des maisons de Penhoat, Kerenneur, Kerromp etc, mais qui les apportera dans la maison de Trébodennic en Ploudaniel par son mariage avec François du Poulpry fils ainé d’Alain seigneur de Trébodennic et de Lucrèce Le Gac.
- Guillemette du Drennec est seule héritière de Pehnoat, Kerenneur, Kerromp ; elle épouse François du Poulpry
Leur fils ainé François du Poulpry né en 1633 hérite des terres de Kerenneur et de Kerromp mais en accorde les revenus à sa sœur cadette Guillemette du Poulpry lors de son mariage en février 1658 avec Guillaume du Bouilly
François du Poulpry épouse Anne Gabrielle de Penmarch en 1661
Son fils aîné Gabriel François Joseph du Poulpry seigneur de Penhoat épouse en 1699 Marie Madeleine de Matharel. Il meurt en 1726.
Ses deux enfants : Louis marie marquis du Poulpry, marié deux fois sans descendance, mort en 1790 et Françoise Catherine Guillemette du Poulpry qui meurt célibataire à Paris est propriétaire de Kerenneur avant la Révolution ; elle meurt le 23 mai 1789.
Son légataire universel Jean François Claude du Poulpry, son neveu, sieur de Lavengat, avait émigré donc les biens furent saisis par la Nation et le manoir mis sous séquestre
Mais les héritiers vont tout faire pour faire lever le séquestre l’émigré étant héritier d’un tiers seulement donc un tiers seulement appartient à la République
Antoinette Guillemette Bonsens, veuve Prunelé, héritière de Kerenneur, fait lever le séquestre.
Le 18 novembre 1799 Augustin Prunelé sur procuration de sa mère vend Kerenneur à François Kermorgant et Yves Marie Lainé son beau-frère, riches paysans,
pour la somme de 25000 francs sur laquelle les acquéreurs gardent 1000 francs pour paiement d’une dette contractée par l’héritière du Poulpry
Simon Pierre Auguste Carof achète aux Kermorgant Kerenneur Nevez en 1882 et aux Laîné Kerenneur Coz en 1890. Haude Egret (née Meriel-Bussy) arrière-petite-fille de Simon Pierre Auguste Carof, et son époux Michel, sont les actuels propriétaires de Kerenneur Coz
Notes :
La Réformation de la noblesse au XVe est d’abord une enquête fiscale qui établit le premier nobiliaire, le plus complet
« Anciennes réformations de la noblesse bretonne » 1426-1543 à la BM de Nantes et à la BM de Saint-Brieuc (avec les noms des métayers) Manuscrit 34
Seconde réformation par Colbert au XVIIe avant 1660 pour vérifier les « aveux » des simples paysans aux grands seigneurs, déclaration écrite de suzeraineté ; pour éviter les nouveaux « nobles » se dispensant d’impôts
Aveux (de la chambre des comptes de Bretagne) : en droit féodal l’acte par lequel un vassal reconnaît quelqu’un pour seigneur, duquel il déclare tenir tel héritage, aveu accompagné d’un dénombrement ou minu (détail des biens)
Montres : les montres rassemblent les nobles, par paroisse et en armes. Le but principal est de contrôler l’état de l’équipement militaire des nobles d’une province, en fonction de critères qui dépendent du rang et de la fortune de chaque noble. Des exemptions sont possibles, mais les nobles défaillants s’exposent à des sanctions.
Yves Lulzac, Michel Mauguin, Olivier Moal, Muriel Rouzic
Les armoiries du manoir Kerenneur
Le Lieutenant Colonel Pierre DURAND a décrit l’architecture du manoir et de ses dépendances et tentait de retrouver la vie passée de cet endroit. Il a tenté aussi de reconstituer une généalogie, laquelle est assez difficile puisqu’il s’agit d’une branche cadette de la famille de Kergadiou et de ce fait la documentation est rare et parcellaire.
Jérôme FLOURY et Eric LORANT ont puisé dans le catalogue de la réformation de la noblesse de 1668 à 1672 pour en extraire les arbres généalogiques fournis par les familles au Conseil d’État et du Parlement.
Il apparait des erreurs de transcription concernant les noms de familles, probablement par méconnaissance des identités de la noblesse locale, ce handicap est facilement surmontable. Nous avons aussi la composition même de l’arbre généalogique fourni par les nobles. Ce travail long et fastidieux doit être étayé par des archives à retrouver parmi des milliers de documents qu’un chartrier peut contenir, ceci demande trop de temps et d’énergie. Il semble que la simplicité fut utilisée pour mener à bien cette tâche en faisant appel à la mémoire familiale avec le moins de dates possibles. Le résultat donne un arbre vraisemblable, toutefois dès qu’il est recoupé avec des documents existants, les anomalies apparaissent, liens douteux et des périodes trop longues entre deux générations.
Yves LULZAC a travaillé sur l’histoire du manoir de Kerenneur à partir d’archives du Finistère et de Loire-Atlantique. Le résultat semble donner une généalogie plus cohérente, c’est à partir de ce travail que nous pouvons proposer un tableau généalogique pour la famille cadette de Kergadiou et de ses successeurs jusqu’à la Révolution.
Avec tous ces éléments nous pouvons situer dans le temps les belles armoiries que possède cette maison.
La première observation nous montre qu’elles sont limitées à quelques générations.
Les blasons extérieurs sont au nombre de trois, le premier est placé au dessus de la porte d’entrée, il représente l’alliance de Tanguy de Kergadiou avec Catherine de Kerlec’h, vers 1510, Tanguy se fait représenter à la montre de 1534, par son fils François, ce dernier doit avoir entre 16 et 20 ans.
La pierre sculptée en bosse et sa reproduction colorisée à droite.
Mi-parti, au 1, d’or à trois fasces ondées d’azur, au franc canton chargé d’hermines (qui est de Kergadiou) ; au 2, un fascé d’or et de gueules, la troisième fasce chargée d’un annelet de gueules (qui est de Kerlec’h), sur le tout un lambel d’azur placé en chef.
Il est à noter que Catherine de Kerlec’h était issue d’une branche cadette de cette famille, la troisième fasce de l’écusson porte un demi-annelet, lequel est une marque de brisure d’un juveigneur.
Au dessus des fenêtres du premier étage, nous admirons deux blasons, en pierre de Kersanton, placés dans un cartouche de style cuir roulé, nous y retrouvons les armoiries les plus récentes du manoir, puisqu’il s’agit des armes de François de Kersauson en alliance avec Marie de Kergadiou dernière héritière du nom. (Vers 1550).
Ces deux écus, bien que légèrement différents, semblent être du même sculpteur.
À l’intérieur de la maison, nous trouvons le même style d’écu dans un cartouche au dessus de la grande cheminée. L’alliance de François de Kersauson et de Marie de Kergadiou, écu colorisé comme il pouvait être vers 1550.
Mi-parti, au 1, de gueules à une demi- boucle d’argent (qui est de Kersauson) ; au 2, d’or à trois fasces ondées d’azur, au franc canton chargé d’hermines (qui est de Kergadiou)
Une pierre, en granit, armoriée en mi-parti de Guyon de Kergadiou et d’Anne de Kerlozrec (vers 1500), est placée en clé de voûte sur une robuste porte surbaissée donnant accès à l’escalier. L’observation attentive de cette pierre nous laisse à penser qu’elle séjourna des décennies à l’extérieur. Le granite érodé par les intempéries nous indique que cette porte fut probablement une entrée principale, mais déplacée à la suite d’un remaniement du manoir puisque d’autres pierres de cette porte n’ont aucune trace d’érosion.
Mi-parti, au 1, d’or à trois fasces ondées d’azur au franc canton chargé d’hermines (qui est de Kergadiou), au chef chargé d’un lambel de gueules ; au 2, un palé d’or et d’azur, au chef chargé d’un lambel de gueules (qui est de Kerlozrec de Kerrom).
Ce blason nous montre un lambel à quatre pendants courant sur les deux parties de l’écu avec des espaces différents. La raison est que les deux familles sont des branches cadettes et nous avons deux demi-lambels bout à bout, Anne de Kerlozrec était Dame de Kerrom (alias Kerromp) en Plourin et non du manoir de Kerlozrec en Ploudalmézeau.
La chapelle oubliée de Kerenneur
Le manoir de Kerenneur possédait une chapelle, privilège des seigneurs puissants, comme les moulins et les colombiers. Les moulins et le colombier de Kerenneur ont disparu au 20ème siècle, la chapelle bien avant. Nous savons que certains s’y sont mariés au 17ème siècle.
Au fond du jardin, autrefois clos de murailles, on peut encore voir un beau mur de l’ancienne chapelle dans l’angle nord-est du domaine. Là où se trouvait un pommier aux fruits à chair rose ! Disparu lui aussi à présent.
Dans le mur se trouvent le cadre intact d’une ancienne fenêtre et deux petits piédestaux. L’un devait soutenir une statue de la Vierge, selon Haude Egret.
Ou une statue de Sainte Barbe ? Car en 1773 la marquise du Poulpry, propriétaire de Kerenneur, fit don à la chapelle Sainte Anne de Plourin d’une cloche de Sainte Barbe : lorsque l’orage grondait, les fidèles de Plourin accouraient la sonner demandant à être préservés du tonnerre et d’une mort subite…
L’autre statue se trouve à l’église de Porspoder.
Au-dessus du portail Sud, une très belle statue de Saint Pierre avec ses clefs. Et sur le socle l’inscription : Me B.P.Kerenneur.
Cette statue provient de l’atelier de Maître Bastien et Henri Prigent de Landerneau (atelier actif de 1527 à 1577).
Tout comme très probablement la magnifique Piéta en kersanton, originaire de la chapelle détruite du manoir de Kerizaouen, et se trouvant actuellement dans l’enclos paroissial de Plourin.
Mariages dans la chapelle Saint-Antoine de Kerenneur
- 21 novembre 1675 : PELLEAU Tanguy de Ploudalmézeau fils de Mathieu décédé et de Barbe Lanon, KERBOUL Isabelle fille de François décédé et de Catherine Ar Forest présente. Témoins : Yvon et Jan Ar Forest, oncles de Catherine. Mention marginale : en la chapelle de Kerreneur. Messe dite par Dom Léonard Le Menec, prêtre de Plourin
- 18 juin 1676 KERBOUL Marie (sœur d’Isabelle), LE HIR François « Vénérable et discret Missire Servais Moulin, sieur recteur de Plourin, fit les cérémonies du mariage selon les rites et canons de l’Eglise. Les témoins pris nommément à cet effet furent Dom Guillaume Baron, un des prêtres de ladite paroisse, et Yvon Forest, oncle de la mariée et paroissien de Plourin, qui signe lui aussi ».
- 07 novembre 1678 MORVAN Jean de François présent et Marie Goachet présente, KERDANGUY Marie de Landunvez fille de François et Anne Mazeau (ou Mazé) présents. témoins : Goulven Morvan frère du marié, Yves Forest oncle du marié, Jean et Bernard Mazeau oncles de la mariée, Marie Pohon, Janne Corriq. mention marginale : célébré dans la chapelle du manoir de Kerreneur
- C’est à l’occasion du double mariage suivant que nous apprenons que la chapelle de Kerenneur était dédiée à Saint-Antoine :
- 23 novembre 1684 : PRIGENT Jean de Plouarzel fils de Pierre décédé et de Françoise Trébaol, CORNEN Marie fille de Tanguy décédé et de Marguerite Le Hir. mention marginale : en la chapelle Saint-Antoine de Kerreneur. BOTOREL Paul fils de Jan et de Françoise Brenterch, JAOUEN Françoise fille d’Yvon et de Catherine Buzic présente, témoins : Claude Jarnic, Jan Tassin, Jan Foll. mention marginale : en la chapelle Saint-Antoine de Kerreneur. Missire Léonard Le Menec célébra la messe pour le premier mariage, et Missire Jean Roch pour le second
- 17 juin 1685 : CADALEN François de François décédé et Catherine Robert, SALOMON (ou SALAMOUN) Marie fille de Jan décédé et de Françoise Gueguen. témoins : François Alouer autres illisibles. mention marginale : en la chapelle de Kerreneur. mariage béni par Missire Prigent Briant
- 22 novembre 1685 : PERES Yvon, SALOMON Françoise (sœur de Marie). mariage béni par Missire Hervé Lannuzel
- 11 octobre 1688 : KERMORGANT Guillaume de Lanrinou (frère de Missire Servais Kermorgant clerc acolyte mort à Lanrinou le 21 novembre 1677 et grand-oncle de Missire Jean Kermorgant clerc tonsuré mort à Lanrinou le 20 août 1773), KERMORGANT Guillaume âgé de 26 ans, fils de Guillaume décédé et de Anne Cloastre ; l’époux signe, LE FOREST Marguerite fille d’Yves présent et qui signe et de Françoise Goachet. témoins : Jean Kermorgant, Alain Goachet
- 11 octobre 1698 : PONDAVEN Charles fils d’Yvon présent et de Jacquette le Bras présente, L’EZNE Servaise de Jan présent et Françoise Kérézéon présente. témoins :Yves L’Ezné diacre et Jacques Lestideau. mention marginale : en l’église Saint Ambroise est-ce une erreur de transcription ? Peut-être pas : la chapelle Saint Ambroise existait, à Brélès, qui à l’époque faisait partie de Plourin ! Elle se trouvait au village de Lanambroas et est aujourd’hui disparue. Servaise L’Ezné est la sœur de Mathias Lainé époux de Gabrielle Manant et père de la lignée qui conduit à Yves Marie Lainé propriétaire de Kerenneur en 1799.
« Les pierres d’infamie » pierres de l’ignorance
Michel Mauguin et Paul-François Broucke, éminents héraldistes, ont répondu à Elisa Mahé et Muriel Rouzic, à leur question concernant les blasons retrouvés à l’envers : l’un sur une ancienne étable du manoir, remonté à l’endroit au-dessus de la porte d’entrée de la salle basse (confirmé par Haude Egret), l’autre se trouvant au-dessus de la porte de la métairie voisine.
Guide du manoir de Kerenneur ? Comme ce doit être agréable. C’est un manoir magnifique, agréable, si bien restauré par des gens passionnés et adorables. Vraiment, c’est une demeure d’exception. Quel plaisir vous devez avoir d’en faire partager les merveilles aux visiteurs !
Pour l’écusson retourné de la métairie, il n’y a pas lieu de chercher une hypothèse compliquée. Les pierres armoriées de réemploi mal remontée et montrant l’écusson à l’envers sont légion. Ce ne sont pas des marques de bâtardise comme cela a été parfois dit à tort, non plus que des signes d’infamie à l’encontre de leurs propriétaires. Les cas connus de ce genre à travers toute l’Europe depuis les origines de l’héraldique se comptent sur les doigts de la main tant ils sont rares. Il faut seulement y voir une négligence des maçons lors de la pose.
L’explication est en fait assez simple. On n’apposait généralement pas d’armoiries sur des dépendances, sauf éventuellement à envisager des dépendances luxueuses (écuries de prestige, orangerie…) accolées à un château ou un bâtiment de prestige appartenant à la haute noblesse, et encore, je n’en connais pas beaucoup d’exemples.
Ce n’est pas le cas à Kerenneur, manoir d’une famille de la petite à moyenne noblesse léonarde. Il faut donc considérer ce scénario comme le plus probable : les pierres armoriées de la métairie et de l’ancienne dépendance sont des réemplois modernes (fin XVIIIe, XIXe ou XXe) de pierres armoriées du XVIe siècle. Cela s’observe du reste facilement car ces écussons sont en kersanton bien taillé, montés dans des murs de moellons ou d’appareil irrégulier.
Les maçons qui ont monté à l’envers l’écusson de réemploi de la métairie sont peut-être les mêmes que ceux qui monté à l’envers celui retrouvé dans une dépendance et rescellé ensuite au-dessus de la porte, ou alors ils ont commis la même erreur, ceux-ci s’inspirant à mauvais escient de ceux-là. En héraldique, il convient de ne pas se montrer trop péremptoire, mais pour le coup il n’y a aucun doute : il ne faut pas chercher d’autre explication.
Au moment de les sceller le maçon ou le propriétaire ne sachant pas toujours ce qu’il tient dans ses mains va rechercher ce qui lui parait le plus esthétique. La forme de l’écu à l’envers fait penser à une fenêtre d’église, par exemple…
Paul-François Broucke rejoint entièrement l’opinion de Michel Mauguin.
Il y a des douzaines et des douzaines de pierres armoriées dont les écussons sont renversés pointe en bas. Ce n’est nullement une marque d’infamie, mais une preuve d’ignorance. Depuis environ la Restauration jusqu’au début du XXe siècle, ces pierres armoriées n’avaient guère de sens pour bien des gens du commun, qui ne voyaient en elles que des matériaux de construction, leur valeur esthétique n’étant que très secondaire.
Il faut aussi faire fi de la théorie de la marque d’infamie, sans cesse répétée, mais dans les faits si rarissime qu’elle n’est documentée pratiquement que dans la théorie. Moins d’une demi-douzaine de cas ont pu être réellement référencés sur plusieurs siècles, pour toute l’Europe !
Le pigeonnier ou colombier de Kerenneur
Le pigeonnier serait plutôt toute construction destinée à recevoir des pigeons.
Le terme colombier serait plutôt réservé à une construction en forme de tour.
L’appellation de colombier, plus aristocratique, a eu tendance au cours du temps à détrôner celle de pigeonnier.
Non loin de leur demeure, nobles et seigneurs du Moyen Age faisaient construire des tours sans fenêtres. Qui n’avaient pas vocation à accueillir des pigeons voyageurs mais à élever des pigeons.
A l’intérieur, des niches ou boulins sont aménagés. Les plus grands colombiers pouvaient en avoir des milliers. Pigeons et pigeonneaux étaient en effet des mets de choix. A la cour du roi de France, au XIIIème siècle, on en consommait chaque jour près de 700 !
La fiente des pigeons était aussi très recherchée et utilisée comme engrais.
Mais si un domaine possédait trop de colombiers, ils représentaient aussi une nuisance pour les paysans car des nuées de pigeons pouvaient s’abattre sur les cultures ; et il était interdit de les blesser ou de les tuer.
Le colombier est aussi symbole de puissance. La coutume bretonne fixait la limite : pour construire un Kouldri en dur il fallait posséder plus de 300 journaux, soit 150 hectares de terre. Un privilège donc, réservé aux nobles et aux grands seigneurs.
C’est la Révolution qui met fin au monopole le 4 août 1789.
Le pays d’Iroise a compté jusqu’à 80 colombiers dont 23 sont encore debout aujourd’hui.
Il est bien dommage que le colombier de Kerenneur ait été détruit vers 1920…
Les moulins de Kerenneur
Keranforest dans un article SOS Vieilles Pierres, consacré au manoir de Kerenneur, écrit : « une terre rude giflée par les vents du large, des chemins cahoteux, malaisés, mais il y fait bon marcher, de gros blocs de granit émergeant çà et là, et au loin de belles cheminées rangées sur une vieille toiture ; près d’un portail à mâchicoulis, une maison solide et bien typée s’accroche aux rochers de la pente ; dans le bas du tableau un ancien moulin seigneurial à demi effondré. C’est une vision qui tenterait un peintre, un magnifique tableau qui vit, on n’est guère habitué à rencontrer des exemples aussi purs de ce caractère original qui fait de notre pays ce qu’il est ».
Un pan de mur du deuxième moulin à eau de Kerenneur était encore visible dans les années 1960. Mais aujourd’hui il est complètement effondré et sous la végétation.
Keranforest dans un article SOS Vieilles Pierres, consacré au manoir de Kerenneur, écrit : « une terre rude giflée par les vents du large, des chemins cahoteux, malaisés, mais il y fait bon marcher, de gros blocs de granit émergeant çà et là, et au loin de belles cheminées rangées sur une vieille toiture ; près d’un portail à mâchicoulis, une maison solide et bien typée s’accroche aux rochers de la pente ; dans le bas du tableau un ancien moulin seigneurial à demi effondré. C’est une vision qui tenterait un peintre, un magnifique tableau qui vit, on n’est guère habitué à rencontrer des exemples aussi purs de ce caractère original qui fait de notre pays ce qu’il est ».
Un pan de mur du deuxième moulin à eau de Kerenneur était encore visible dans les années 1960. Mais aujourd’hui il est complètement effondré et sous la végétation.
Comme le premier moulin en amont de celui-ci, et qui était totalement enfoui sous la végétation et les ronces jusqu’à ce qu’en 2017 l’association patrimoniale Tenzoriou Ploerin le dégage.