Tumuli de Plourin

Les tumulus (ou tumuli) de Plourin

Un tumulus est une élévation recouvrant une ou des chambres funéraires auxquelles on accède par un couloir.
On parle de tertre quand il n’y a que de la terre, de tumulus pour un ensemble de terre et de pierres et de cairn quand il n’y a que des pierres.
Un célèbre cairn dans le canton : celui de l’île Carn sur la commune de Ploudalmézeau, – 4200ans.

Les tumuli « à flèches » ou « à poteries » connaissent une densité extraordinaire dans l’extrême ouest Armorique.
D’après Muriel Fily archéologue spécialiste de l’âge du bronze, il existe 21 tumuli répertoriés sur la commune de Plourin ( article du Télégramme 6 septembre 2015).

Selon les sources le nombre, les noms, et les emplacements des tumuli varient…

Appellations bretonnes

Appellations des tumuli en Breton :

  • gruegel ou krugell : la butte
  • roch toul : le trou sous le rocher
    - *toul al lern ( loarn) : le trou du renard
  • toul al broc’h : le trou du blaireau
    - *tossen ar c’honifled (konifled) : la butte aux lapins
  • tossen Korriganet
  • park an Ankou…

Tous les Tumulus de Plourin

Relevé du cadastre napoléonien par un Plourinois :

  • Pont-Arnou : à 100m au Nord, A841 : « Lannoc parc ar gruguel » ; « goarem ar grueguel » : garenne de la butte.
  • Lestideau : deux tumulus. : E916 « parc ar gruguel », parcelle en bordure du CD28 et au nord du chemin rural de la ferme ; E1004 « parc ar gruguel », entre les routes de Lestideau et de Pen ar Prat ; selon un témoin oculaire il y aurait au moins 3 tumuli dans cette parcelle. Fouillés en 1955 vides
  • Mabétor F565 « goarem ar gruguel » ; à l’angle dans le virage 200m avant la chapelle Saint Roch, face au CR de Kergadiou, le sentier qui mène à Lesounoc Vihan.
  • Rubrat : le grand tumulus G132 et 133, « parc et lannoc ar gruguel »

Autres tumuli :
Dans une fiche trouvée à la bibliothèque difficilement accessible de l’association « De l’Aber Benoît à l’Aber Ildut » :

  • Kerizaouen, parcelle Park ar c’hastel bras, fouillé en 1905, antérieurement violé : 2 tumulus voisins, un petit et un grand ; ce dernier fut en partie rasé en 1864 ; recouvrait une sépulture avec une voûte en pierre de dimensions : longueur 2m70 ; largeur entre 1m25 et 1m80 ; hauteur de 1m40 à 1m70
    On y trouva une vase à 3 anses décoré dans sa partie supérieure de stries déposées en chevrons ; ainsi qu’un poignard en bronze.
  • Par une habitante de Plourin, Hermeline Leostic : Kerganabren, un tumulus
  • Trouvé sur fiche anonyme : Dans triangle formé par les fermes de Pen ar Guear, Keranavel (Kerounaval ?) et Ville-Neuve (Kernevez ?) : 2 ou 3 tertres
  • Dans l’ouvrage de Jaques Briard CNRS : Park-Roz ; près de la ferme de Creach Raun à 1km au sud de Plourin, tumulus arasé laissant voir 3 dalles de granite.
  • les tumuli de Milinigou : au sud du chemin vicinal n°5 menant au village de Milinigou, le Dr L’Hostis avait repéré un groupe de 6 petits tumuli. En 1971 la rectification dudit chemin se trouva malencontreusement sur le trajet de la route nouvelle. 2 tumulus durent alors subir une intervention de sauvetage menée par P.L.Gouletquer.

Tombe A : dalle de couverture détruite. La tombe avait été aménagée dans le sous-sol rocheux, les parois en partie constituées par les diaclases naturelles de la roche. Exemple intéressant de tombe aménagée directement avec les éléments du sous-sol. Elle contenait quelques charbons de bois.
Tombe B : petit tumulus de 10m de diamètre non fouillé.
Tombe C : la tombe s’avère très originale : fosse de 20/0,70m parée d’une ou deux assises de grosses pierres et recouverte de 4 dalles disposées en carapace irrégulière avec un blocage complémentaire de petites pierres. On peut penser que c’était le recouvrement d’une structure simple,, un mort dans son linceul ou dans son cercueil en bois, type d’agencement très bien connu en Allemagne du Nord ou au Danemark. A côté de la tombe principale un aménagement de pierres laisse supposer une sépulture secondaire dont la taille correspondrait à un enfant. La tombe principale a été reconstituée au Musée Préhistorique Finistérien. Aucun mobilier trouvé à l’intérieur.
Tombes D, E, F : ces trois tumulus au sud de la route ont été laissés intacts. A peine visibles. Parcelles 37 et 69B.

Bibliographie : Rapport Gouletquer. Jacques Briard, Archeologia Atlantica, Gallia Préhistoire 1973

Jusqu’au 19ème les tumulus furent relativement bien conservés dans l’ensemble. L’absence de moyens puissants de destruction aussi bien que les légendes ou la superstition protégeaient les monuments. Quelques-uns avaient été réutilisés dès l’Age du Fer ou à la période romaine. D’autres furent éventrés par les chercheurs de trésor. Mais la butte elle-même subsistait. Il fut un temps où la lande était encore importante pour l’économie rurale : on utilisait le genêt et l’ajonc pour la litière ou on broyait l’ajonc pour la nourriture des animaux. De ce fait on laissait en lande les parcelles contenant des tumulus.
Lors de l’établissement des parcellaires agraires anciens une solution fréquente fut d’inclure le tumulus dans le talus de séparation. Tout d’abord on pouvait emprunter au tertre lui-même les terres nécessaires à la construction du talus. Ensuite la partie centrale de la tombe avec caveau et pierres se trouvait sous le talus et ne gênait pas le labour…
Mais les engins modernes, l’emploi d’engrais et d’amendement, permettant de faire pousser n’importe quoi n’importe où, ont détruit les ultimes vestiges.

Le tumulus de Saint-Roch et le tumulus classé de Rubrat font l’objet d’articles séparés.

Muriel